Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 21:00

  Ci-dessous, une photo décomplexée de braconnage "langouste" du lagon (2008) ! Et mise sur le Net par erreur....

 

SUD-07-036.jpgDepuis 30 ans que je suis en Calédonie, c'est toujours pareil en fin d'année : Remplir les congélateurs et donc piller les réserves à poissons (ou de langoustes*) braconner le cerf, tuer des veaux, des vaches et parfois des chevaux par erreur... Vers Noël, tout ce qui se mange, qui peut se voler ou qui se vend est en danger. C'est quasi frénétique !

 

Quelques semaines plus tard, on retrouvera les jouets et autres saloperies en plastiques dans les mangroves, mais aussi des peaux racornies sur les barrières et des animaux blessés ou pourris parce que tous les braconniers de Noël ne sont pas des virtuoses du flingue...

Ni vraiment des gens dans le besoin alimentaire !

 

Monsieur Léoni a une petite propriété d'élevage de part et d'autre de la piste qui mène à la baie Mâ, lieu "touristique" de plaging et de mise à l'eau. C'est à 30 km de Néa et la piste est assez fréquentée. Une vache charolaise, c'est plutôt cool comme bête, et il n'est pas rare d'y rencontrer une mère, un veau ou un taurillon de 6-700 kilos qui broutent paisiblement là, au bord de la piste. Mais le père Léoni est désespéré : Presque chaque mois, une bête (sélectionnée génétiquement) est blessée ou disparaît. Grosse ou petite, jeune ou vieille, tout est bon à tirer pourvu que ça bouge, car on trouve aussi des dépouilles de cerfs, de cochons, de chiens explosés... La gendarmerie est sur le coup et j'interviens pour l'identification, l'autopsie ou la balistique sur les indices en place. Chez Léoni, c'est du dum-dum à charge creuse, du lourd. Pas fréquent en tribu ou chez les particuliers de Païta..

 

Hormis par bateau, il n'y a qu'une seule piste d'accès vers la baie Mâ. Par intermittence, la gendarmerie y contrôle les bagnoles, surtout les week-ends. Un jour, en pleine semaine, la fourgonnette des flics stationne sur la piste déserte, près d'un nouveau dépotoir sauvage. Soudain, le ronflement lointain et tonitruant d'un moteur à fond. Les gendarmes improvisent un barrage. Surgit une grosse BMW dans un nuage de poussière. Le conducteur, Monsieur L***, est un homme propre sur lui et "respectable", ce qu'ignorent les gendarmes z'ors... Dans le coffre de la bagnole, ils découvrent une  somptueuse carabine "à éléphants" et les munitions qui vont avec. Elle a servi y'a peu de temps. Mais pas trace de viande...

- Moi, braconner ? Vous n'y pensez pas... (sous-entendu, j'en ai pas besoin !)

Néanmoins, le gars est retenu sur place. Il se justifie :

- J'ai acheter cette carabine et je viens ici pour tirer et régler la lunette...

 

 Ce que les gendarmes ignorent encore, c'est que, sous bois, à un km de là, une équipe de wallisiens éviscèrent et découpent une grosse mère allaitante. Les morceaux seront chargés sur un bateau. Le veau gueulard est assommé et laissé sur place. Ensuite, la mer, direction le Kuendu Beach où attendent des voitures et la vente au noir...

 

Quant à Monsieur L***, il n'a que faire de la viande; un joli coup de fusil, ça lui suffit : Se faufiler, tirer et abattre, c'est son truc, c'est son orgasme, comme en safari africain où il passe ses vacances trois fois par an. Evidemment, pister une vache paisible ne donne pas le frisson d'un grand buffle tiré "au parapluie"... et le trophée au mur d'une charolaise n'a rien de bandant ! 

Pas de mort d'homme, donc son procès ne sera pas médiatisé...

Et le jugement n'imposera pas non plus de soins psychiâtriques !

 

 

Au la baie Mà, j'ai une autre anecdote de braconnage évoquée dans la presse (1997)... moins "pathologique" mais plus sanglante !  (A suivre)

 

Partager cet article
Repost0
22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 02:00

Les souvenirs personnels ? Ca suffit pour un moment ! Les mettre en forme ramène la nostalgie, mais c'est surtout les coupures de l'OPT qui me foutent en rogne. De pire en pire. C'est un problème de réseau me dit-on... Argh ! 

Alors deux possibilités : Soit  j'abandonne le plouc Sagamore dès le 31 décembre (et les crises qui vont avec), soit je me mets au Lexomil ou  je laisse tomber l'eau minérale... 

 

Mon premier souvenir de Noël ? Pas besoin de notes. C'est  à la campagne sans la télévision, c'est de la neige propre, le vent dans les toits, les gros chevaux à l'écurie et le réveillon familial qui rapproche aussi les voisins. La table est garnie par deux jours de cuisine en commun. Les adultes, au coin du feu, n'évoquent surtout pas les jours d'autrefois car hier, c'était encore la guerre. D'ailleurs sur la cheminée, y'a les photos sépia des disparus...

Pour les gosses, Noël, c'est  l'impatience et les contes lus à la bougie. J'y ai déciuvert les trois messes basses d'A. Daudet...

 

Et maintenant, pour ce Noël 2010 ?... Hum, il me faudrait trier dans du vécu, fouiller pour trouver un machin de circonstance...

 

Inutile ! Je la tiens, ma prose. Cà s'est passé à l'instant :

 

  Samedi 18 décembre 2010 à Païta.

13 heures - Grosse chaleur pesante et immobile qui écrase le village désert. Descendu du Mont Mù, je me gare en épi, pas loin de la banque SG. A trois places de là, entre les voitures, un petit groupe de jeunes mélanésiens est assis sur le trottoir. Je redoute les gens en bande, gueulards et vaguement éméchés. Des souvenirs de nuit à Nouméa... et je me sens vulnérable. En passant à leur hauteur, je regarde droit devant car, hommes ou bêtes, j'ai appris à ne pas provoquer du regard. Je me dirige vers le TAB où retirer de l'argent. Soudain une voix :

- Bonjour Daniel...

 

Surpris, je me tourne vers les types, une douzaine de rastas assis par terre, la bouteille de coca (?) et la clope à la main... Qui m'a appelé ? Est-ce bien pour moi ? Un jeune gars se lève et s'approche :

-Tu m'reconnais pas ?

Non, ce jeune type (16-18 ans) ne m'inspire rien. Il poursuit :

- T'es venu chez mes parents à la tribu... à Atéou...

Atéou ?... 25 ans de ça, quand je bossais à Pouembout !

 

- ... et quand on a monté à ch'val au Poulain Ranch... avec l'école...

Non, je ne le remets pas. Le poulain Ranch, ça ne fait que 5 ans, et j'ai beau cligner des yeux, ce gosse chevelu, pieds nus sur le bitume, un peu déchiré ? Non...Faut dire que je n'ai pas tous les visages de ma vie à l'oral. Alors le jeune homme évoque des anecdotes plus précises, d'abord pour moi mais aussi pour ses potes qui nous observent, silencieux. J'ai beau essayer de l'imaginer en gosse, décidément... non, mais ne rien laisser paraître. C'est sûr que ce garçon me connait. Quelques minutes après, en nous serrant la main, je précise :

- ... et bon Noël à toi !

 

Quand je reviens du TAB en repassant devant le groupe, quelques jeunes sont debout :

- Bon Noël, monsieur ! 

En tournant la clé du contact, j'étais un "vieux colonialiste"... plutôt ému ! 

 

Partager cet article
Repost0
20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 14:00

 

  Noël ! Trouver une anecdote homme-animal dans mes notes, et qui laisse un peu espérer de l'avenir, c'est ça aussi, Noël...  

 

dents d'orque... Ca faisait déjà un an que le zoo-psychiatre Paul Spong bossait au Marineland de Vancouver (Canada) Il s'y occupait de Skana, une jeune femelle orque de trois tonnes environ.Tous les deux commençaient à faire ami-ami. Spong savait qu’on n’avait jamais pu rapporter un seul cas concret d’orque ayant dévoré un homme. Néanmoins, bien que devenu suffisamment proche de Skana pour lui grimper dessus et plonger avec elle sous l’eau, il arrivait qu’elle lui foute encore la trouille.

Un matin, il était assis sur la plate-forme d’entraînement, ses pieds nus dans l’eau. Skana s’approcha de lui, lentement, comme elle en avait l’habitude, et s’immobilisa à quelques centimètres. Soudain, sans prévenir, elle ouvrit son énorme gueule (cinquante centimètres d’une double rangée de petits poignards !) et lui happa les pieds. Spong, pétrifié, sentit la mâchoire géante se refermer, et la pointe des dents lui toucher la peau. En un éclair, il réussit à se retirer, le cœur battant.

 

Debout sur le ponton, il regarda Skana. Elle l’observait. S’obligeant au calme, le chercheur se rassit et, lentement, remit ses pieds dans l’eau devant le rostre de la géante. Sans attendre, Skana refit son geste. Et de nouveau, Spong extirpa prestement ses pieds de la gueule de l’orque. Il ne pouvait s’y faire.

Onze fois, l’animal et le zoo-psychiatre répétèrent leur manège. À la douzième, Paul Spong parvint à dominer sa peur. Quand, de nouveau, l’orque fit mine d’ouvrir la mâchoire, l’homme demeura sincèrement immobile et calme : il resterait sans bouger quoi qu’il arrive. Doucement, Skana referma la bouche, frotta les pieds de l’homme de la pointe de ses crocs, puis cessa son jeu. Et Spong s’aperçut alors, étonné, qu’il n’avait plus peur d’elle. Ses dernières craintes avaient disparu. Et il se demanda soudain qui, des deux, était en train d’étudier l’autre.

 

Tout s’était réellement passé comme si c’était elle qui cherchait à l’apprivoiser ! Imaginez que vous décidiez d’apprivoiser un cheval vif ou un loup, que feriez-vous ? Sans doute vous approcheriez-vous tout doucement, tendant vers lui ce qui lui ferait le plus peur, vraisemblablement vos mains. Une fois, deux fois, dix fois vous recommenceriez votre geste, jusqu’à ce que sa peur s’évanouisse. Cet épisode vint parachever des années d’interrogation. Spong, définitivement persuadé d’avoir affaire à un être intelligent et hautement socialisé, pour qui la captivité, même dans un grand bassin, relevait de la barbarie pure. Il se mit à plaider la libération de Skana. Ses collègues conclurent qu’il était devenu cinglé, et l’aquarium de Vancouver le licencia.

 

orque-ste-anneL’adolescente Skana mourut peu d’années après, toujours captive. Elle devait avoir une quinzaine d’années. Normalement, les orques vivent aussi longtemps que les hommes, jusqu’à quatre-vingts ans. Entre temps Paul Spong, lui, avait changé de vie. Il s’était installé avec sa famille en pleine nature, sur la côte sauvage de la Colombie britannique, à Albert Bay, chez les Indiens Nimpkish.

 

À sa grande joie, Spong peut désormais observer les tribus d’orques libres en train de jouer et de chanter, des semaines durant. Seulement voilà, il s’est aussi aperçu que l’appât du fric attirait jusqu’en ces contrées sauvages des compagnies forestières, venues couper les séquoias géants, dont certains ont plus de mille ans. Couper des arbres de mille ans ! C’est aussi fou que de tuer les dernières grandes baleines bleues !

Niais hommes modernes, agitant leurs tronçonneuses pour montrer qu’ils sont rentables et “performants” !

La rage nous prend... et Paul Spong est parti dans la "Deep ecology" * 

 

En escale à l'île Maurice (1977), P. Spong habitait sur son bateau.  Y'a une suite à son histoire, mais lire à l'écran, c'est tellement chiant... 

 

*Deep Ecology : Fondée par Arne Naess en 1973. Interrogation socratique sur la destruction de la "sauvagerie" comme préfigurant peut-être la disparition de l'espèce humaine. Il y a déjà des exemples historiques en milieux insulaires : Tasmanie, Rapa Nui, Nauru, Groenland... Qu'en penser ? J'en reparlerai à propos de la bidoche, du chamanisme et des animaux dans l'élevage moderne. 

Partager cet article
Repost0
19 décembre 2010 7 19 /12 /décembre /2010 07:00

  "J'écris les mots pour ne pas les retenir" -1972.

 

chvresplardonPâques 1967 - C'est le printemps sur le plateau ardéchois : St Laurent les bains, à peine 300 habitants... Au-delà des vacances universitaires (2eme année) j'ai laissé tombé l'Ecole pour une quinzaine de jours : le véto d'Aubenas a tué toute sa famille dans un accident de voiture. Et donc le dépistage légal de la brucellose caprine* est en panne et plus de certicats pour vendre les fromages. J'arrive à la rescousse pour les prises de sang sur quelques milliers de chèvres laitières dispersées sous les châtaigniers...

 

Dans un hameau, aux environs de St Laurent, tous les troupeaux sont regroupés et on a barré les rues avec des échelles pour y parquer 800 ou 900 chèvres en commun (Pour moi, autant de km en moins)  Mais les animaux, perturbés dans leur routine sont espiègles. Les chèvres protestent, sautent les barrières, sonnent de la cloche... Hommes, femmes et gosses gueulent en patois et courent partout... Un bordel pittoresque !

- Viens ici, la bannue**... c'est une diable, cell'là ! Attends un peu...

 Et le père Chambon arme un lance-pierre d'un boulon de 12 et aligne la bannue qui le nargue du toit de ma voiture ! Pourvu qu'il... mon pare-brise ?

 

chevresChacun présente un animal et je m'active : Mouiller les poils du cou, faire gonfler la jugulaire, ponctionner, adapter le tube à vide, noter et clipper un numéro à l'oreille droite. A ce moment, l'animal sursaute. Si elle pousse un cri, tout le reste du troupeau à venir se manifestera à son tour au même moment... Peu à peu, mes mains et les tubes sont maculées de sang. Quand je les rince dans le seau, ce sont les étiquettes qui déteignent...

 

En fin d'après-midi tout est fini. Je m'informe alors de Monsieur Blache, propriétaire d'un bœuf que je dois vacciner (Voir avant). Ce vieux garçon habite seul au bout d'un chemin, seul avec son bœuf Salers. Quand je le trouve enfin, la nuit tombe et Blache a un coup dans le nez. Assis face à face dans la cuisine noire de fumée, on parlemente :

- Ch'ui d'accord pour qu'tu vaccines le Bilou, mais avant... t'as fait des études... répares donc ma radio...

C'est un vieux poste à lampes que je bouge une à une et soudain un bout d'allumette déclenche de la musique à fond ! Et le chantage continu mais impossible de changer l'ampoule qui descend des poutres entre les rubans anti-mouches : le culot de la neuve est à vis tandis que l'ancienne est à baïonnette... J'explique à Blache qui consent enfin à ce que je vaccine Bilou. Il siffle entre ses doigts et Bilou se présente à la porte, incline sa grosse tête pour faire passer les cornes et la masse imposante du bœuf investit tranquillement la cuisine ! Le parquet gémi et je me réfugie dans l'embrasure de la fenêtre. Vacciner cette bête avec l'aide d'un Blache plutôt mûr ?... Je laisse tomber.

 

Trois mois plus tard, c'est juin et les exams de fin d'années. Toute la nuit je me retourne dans des draps détrempés = 40°5. Au matin, la fièvre tombe et je vais en cours. Mais la nuit suivante, à nouveau les sueurs : une fièvre ondulante = La brucellose, comme quelques uns de copains de promotion. Aucun cas de maladie décelée en 1ere année, mais 30% de l'effectif touché en 4ème année. Parmi nous, on distingue déjà les futurs praticiens ruraux...

 

Et l'esprit diabolique des chèvres ricane : je me prends quatre injections de cortanmycétine dans les fesses qui s'en souviendront encore 3 mois plus tard, quand je repasserai une partielle en Septembre...

 

Août 1967.  

  

*La brucellose (ou fièvre de Malte ou mélitococcie) : fièvre ondulante (comme le palu) qui a sans doute tué St Louis. Elle se transmet par le sang, le lait et par les fromages frais (non pasteurisés) Le lait de vache est aussi vecteur. Autrefois cantonnée au pourtour de la Méditerranée, la brucellose sévit aujourd'hui jusqu'au Nord de l'Allemagne. D'où l'interdiction des fromages frais (les vrais) envisagée par la CEE !

 

** les bannes = les cornes

 

*** Vingt ans plus tard, en 1987 à Nouméa, une prise de sang me révèlera la persistance d'Ac brucelliques ardéchois en plus de diverses leptos dont je n'ai jamais ressenti les symptômes...

Partager cet article
Repost0
16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 22:00

 

... J'ai un souvenir très violent de l'innocence des vaches...

Marguerite Duras

 

 

boeufs attelésChaque année, tous les bovins de France sont soumis au dépistage de la tuberculose et à une vaccination fièvre aphteuse obligatoire. Pour le véto installé, devoir vacciner annuellement les bovins, c'est du boulot surajouté, répétitif, parfois dangereux. C'est donc un revenu substantiel pour les étudiants véto. L'hiver, les animaux restent à l'étable et je séchais les cours pendant une ou deux semaines pour des journées intenses qui nous permettaient le superflu pendant deux ou trois mois...

  ... Pas loin de Réquista, sur les pentes de la vallée du Tarn, quelques paysans entretenaient encore des bœufs attelés sur de petites parcelles agricoles. L'éducation à la voix, le ferrage double, les performances étonnantes et le comportement "social" des bœufs (ou des vaches) à l'attelage fut un art ancestral qui me subjuguait ! Comme aujourd'hui, un cheval bien éduqué au cutting...

 

... Le vieux père Fraysse possède deux grands Aubrac. S'il n'avait pas eu sa vieille, Fraysse dormirait avec eux, au-dessus de l'étable : Mes bœufs, y'sont plus chauds qu'ma femme clame-t-il volontiers. Les bœufs de Fraysse, je les connais depuis l'été dernier : On sait qu'un couple de boeufs est constitué à vie et si un étranger s'avise d'emmerder ou de soigner l'un, l'autre arrivera à la rescousse. Et ces boeufs-là sont armés tous les deux ! Aussi, pour une vaccination de dix secondes, je laisse le père Fraysse les "joindre", soit vingt minutes d'un harnachement complexe avec les longes plein cuir sur le joug séculaire. En fait, j'ai plutôt la trouille et donc j'ai l'temps...

 

Boeufs Aubrac en attelageLa tuberculination est une simple cuti : un coup de ciseau dans le poil de l'encolure pour marquer l'endroit à retrouver dans deux jours et lire une éventuelle réaction. La vaccination aphteuse est une vraie injection sous-cutanée, plus sensible. Elle se fait au fanon, le grand repli de peau entre la base du cou et les pattes de devant (voir photo en haut) Pourquoi là ? Parce qu'en plus d'être une zone quasi insensible, le vaccin, additionné d'hydroxyde d'alumine provoquera une inflammation destinée à véhiculer l'antigène. Mais il survient parfois une enflure conséquente...

Le père Fraysse attrape les naseaux du premier. L'autre main posée sur la corne, il se campe, solidement arquebouté :

-Tu peux y'aller mon gars !

- Bougez pas, j'y vais...

Je plonge sous la grosse tête cornue, plante l'aiguille de 5 cm et presse la détente de la seringue automatique en forme de pistolet. Avec l'entraînement, le geste est rapide et sûr. La bête n'a pas bougé. Le deuxième boeuf se secoue à peine... Quelques mots d'explication et je m'en vais.

Deux jours plus tard je reviens vérifier la cuti, faire les certificats, etc... C'est un boulot administratif, nettement plus relax.

 

- Bonjour Madame, il est pas là l'père Fraysse ?

- Oh bîn... l'est là-haut dans son lit...

Je vais seul à l'étable, glisse prudemment la main jusqu'à l'encolure de chaque boeuf. Même attachées, ces grandes bêtes peuvent se gratter le cul avec la pointe de la corne. J'en ai déjà tâté...

Là, côté tuberculose, c'est OK.

 

- Comment y va donc, l'père Fraysse ?

Sur un coin de la table, la vieille me sert du café :

-Oh bîn n'sait pas. L'médecin est v'nu c'matin... Parait qu'c'est un abcès au genou... i'comprend pas trop...

Un abcès à la jambe ? Ma gorgée de café se coince : Le père Fraysse arquebouté, le genou derrière le fanon... Merde !

- Dites-moi, Madame, c'est qui, vot'médecin ?

Le père Fraysse fut hospitalisé deux jours à Albi.

A son retour :

- Comment ça va, Monsieur Fraysse ?... Pourquoi vous n'avez rien dit quand...

- Bîn, j'ai pas senti grand'chose... et p'i vous m'disions d'pas bouger !

 

En fin de contrat, i'va falloir expliquer à mon patron que j'ai vacciné le père Fraysse contre la fièvre aphteuse...

  (A suivre...)

 

--------------------------------------

Au city et pour 10 jours, "Des hommes et des dieux".

Superbe d'émotion... 

Partager cet article
Repost0
16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 04:00

Sûr, c'est pas Harry Potter !

 

des hommes et des dieuxDes hommes et de dieux, c'est au City pour une semaine.

 

Le début (5 minutes) est plutôt lent. C'est le temps de se calmer d'avoir chercher une place pour ranger la bagnole.

 

Pas de sang (3 secondes) pas de vulgarités, pas de cul... Etonnant non ?

P'têt pass'que c'est pas un film pour tout l'monde ! 

 

Ensuite,  Hithcock et Tavernier sont dépassés : l'émotion et la tension s'installe pour un terrible suspens : Le combat  subtil entre courage et lâcheté, entre doutes et convictions, entre humanité et barbarie.

Des hommes normaux dans une situation exceptionnelle, C'n'est pas si rare dans la vrai vie mais pas facile au cinéma. Là, y'a des acteurs...

 

Etre le supérieur d'une communauté d'hommes, c'est pas Rambo chef de patrouille, ni Sarkosi à l'Intérieur !

 

En sortant dans la nuit ; Zut ! Où est-ce que j'ai rangé ma caisse ?... 

Partager cet article
Repost0
15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 04:00

 

 "Toute vérité est bonne à dire, à condition de la dire toute"

Platon – le Theetète

 

Lafleur... un politique visionnaire, un artisan de la paix... Un grand homme !

 Je comprends l'émotion. Je la partage. Car quand on n'a pas de projets personnels, tout le monde a besoin de héros. Mais Lafleur en héro, 'faut p'têt pas exagérer. Mes notes, des livres sérieux ou des sources fiables modèrent sérieusement la consternation hypocrite qui prévaut dans les médias, lesquels ne se grandissent pas en crédibilité dans la circonstance...

 

Dans les commentaires des blogs, il semble que tout soit dit : En France et ici, personne n'avait plus d'illusions sur le grand homme. Mais qu'est-ce quil a fallut comme temps...

 

Rappels connus : 

Lafleur c'est un monopole économique sans concurrence possible, un conservatisme pathologique, le pouvoir sans partage, des foucades autoritaires, de la prévarication indécente et du népotisme familial. A une intelligence moyenne suppléait  une fortune héréditaire au service d'un orgueil démesuré et d'une cupidité sans limites !

 

- Si vous n'êtes pas pour J. Lafleur, c'est que vous êtes contre... Et vous êtes donc pour l'Indépendance & Co. Car ses propos publics teigneux, violents et démagogiques lui ont gagné une audience locale pleine et entière favorisée par une trouille savamment entretenue par RRB, sa station de radio personnelle. Les mêmes discours aujourd'hui lui eurent valu des procès pour calomnies, injures et diffamations ! Un archétype de Berlusconi... 

 

Un grand politique ?

C'est sous sa gouvernance que les Kanaques exaspérés se sont soulevés après des années d'injures et d'humiliations condescendantes. Son point d'vue de "va-t-en-guerre" a su convaincre B. Pons d'envoyer l'armée à la grotte d'Ouvéa, avec les conséquences que l'on sait (Dans son livre, B. Pons reconnaît s'être laissé couillonner) Sans le rachat de ses mines du Nord (à un prix exorbitant), sans l'intelligence de Tjibaou et sans les vigoureuses pressions  de la France, jamais la guerre civile larvée n'eut abouti à de quelconques accords (sic Rocart)

 

Moins connu, dans mes notes :

... Lafleur a invité des personnalités du Territoire à Ouaco. Mais la trouille de la brousse vue de Nouméa, les barrages et le sens politique de ce déplacement sont dissuasifs et chacun cherche une excuse pour se défiler sans déplaire au patron. Aussi l'invitation devient menaçante (sic). Si bien que quelques personnalités prennent la route en convoi sous la protection des gros bras de Morini, chef de la milice personnelle du patron.

Tandis que Lafleur et C*** prennent l'avion. [...]

 

Plus loin, au même Ouaco

... La cour est pleine de voitures "officielles" sous la vigilance d'hommes patibulaires et armés. Chacune des personnalités regagne son véhicule garni de drapeaux [...] Le patron escorté apparaît sur le gravier en plein soleil. Photos de deux journalistes de France qui ont enfin quitter le bar du "Mocambo" à Néa [...] Soudain une forte mélanésienne surgit par une porte dérobée. La tension monte brutalement car à bout de bras, elle tient un gros revolver dans un holster :

- Attendez, attendez... Tenez, Monsieur Lafleur, vous oubliez ça !

Gros rire de détente générale qui redouble quand un des journalises s'exclame :

- Merde ! Dommage ! Je n'avais plus de film en boîte...

Note – Novembre 1984

 

Monsieur J. Lafleur a dépensé une petite fortune en bagarres juridiques pour déshériter (à son profit) une sœur handicapée de naissance et abandonnée dans une pension au bord du lac Léman. Faute de parvenir légalement à ses fins, il [aurait] sereinement envisagé des expédients plus... sommaires.

 

Car de l'expéditif, J. Lafleur n'en fut pas embarrassé. Menaces verbales, maisons brûlées et passages à tabac* : Qui se souvient de l'assassinat du syndicaliste Pierre Declerc ? Celui-ci avait été reçu par Mitterand en Juillet 81 et il sera abattu à son domicile en septembre 1981. Pour ceux qui s'en souviennent, le meurtre n'a jamais été élucidé. Un magistrat de l'époque a reconnu, en privé, que l'enquête fut... très légère.

 

  Depuis sa débâcle électorale et la maladie, L. a embauché un pasteur protestant dans son staff personnel. Et c'est l'Eglise évangéliquee qui a assuré le culte de ses funérailles. Où ça ? Au Château... Royal ! Etonnant, non ?...

 

Ainsi la Calédonie tourne (presque**) la page féodale de son histoire coloniale, laquelle m'avait tellement stupéfié en débarquant à TTA. Suite à une entrevue, en 1980, j'avais cru à une erreur de diagnostic : Ce type, un maffieux des îles ?***

 

Sans doute l'affairiste avait-il soudoyé St Pierre ? Un placement comme un autre ! Qu'il repose en paix au Paradis... à condition que les miradors, les murs et les barbelés y soient assez hauts !

 

 

*Les directeurs des Nouvelles, du Chien bleu, des douanes, d'une banque locale, de la SIC, de RFO, un entrepreneur réfractaire, un petit transitaire concurrent et contraint à la faillite...  

** J'écris "presque" parce que l'esprit teigneux de Lafleur transpire encore au congrès, à travers ses fils dits spirituels...

*** Flosse (un de ses pires ennemis) n'avait pas encore fait parler de lui 

 

Partager cet article
Repost0
14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 03:00

 

  Un progrès, c'est une invention qui annule les emmerdements du progrès précédent...

Requista – Janvier 1969 - Un éleveur...

 

Paysage neige 5... C'est l'hiver dans l'Aveyron et il neige dru. Réquista est un très vieux village. Les murs y sont épais. Les grandes cheminées, les poêles à bois sont allumés d'octobre à mars. Jours et nuits y mijoteront des marmites odorantes qui, dans les cuisines bien au chaud, troubleront mes factures et réveilleront des souvenirs... Moi, en remplacement, j'habite une construction récente aux parois maigres. La maison principale reste à 17-19° si la chaudière ronfle 24/24. Pas question d'y laisser mitonner un ragoût ni de chauffer le garage converti en salle d'opération pendant le mois intense des agnelages.

 

Mon patron rentre bientôt. En l'attendant, j'endure. Avec la synchronisation et l'insémination artificielle, toutes les brebis du canton mettent bas en 3 semaines. A moi de suppléer aux emmerdements qui vont avec. Les paysans, des pros, repèrent vite les triplés, les agneaux tordus ou monstrueux qui coincent. Alors les camions s'alignent à la porte dehors. Autour d'un feu allumé sur la route, les hommes discutent pendant que j'opère avec l'aide du propriétaire attentif à ce qui se passe.

 

Il est 11 h du soir, c'est la 12e césarienne de la journée. La brebis est très lourde, et j'ai dû aider Poujot à la hisser sur la table. Le décubitus dorsal crée une légère hypoxie qui sonne la brebis immobile. Mes gestes sont quasi automatiques. Pratiquée dans de bonnes conditions, la césarienne est une intervention simple et gratifiante, quelque soit l'espèce (sauf la redoutable césarienne de jument) Le résultat est immédiat et c'est de la vie au bout des doigts... tel Dieu au 7eme jour ! D'abord une infiltration sous-cutanée entre ombilic et mamelle, puis attendre l'anesthésie en quelques minutes. J'en profite pour préparer le matériel stérile. A mes pieds, le caisse de paille qui recevra les agneaux vivants, souvent trois, quelques fois quatre, rarement un cinquième. Avec cette brebis énorme, cinq agneaux, ça sera sûrement le cas...

 

Allons-y : incision de la peau et de la ligne blanche, puis amener, clamper et inciser l'utérus près de l'ouverture, aspirer les liquides, saisir un petit jarret puis l'autre et extraire un agneau visqueux et glissant sans rien déchirer... Ce coup-là, après le quatrième agneau, la brebis s'agite, la respiration s'accélère, des contractions... Le propriétaire s'inquiète : Quelque chose ne va pas. La syncope respiratoire ! J'injecte un analeptique tout prêt et je sors rapidement le cinquième agneau... puis double surjet enfouissant de la paroi utérine, suture simple de la ligne blanche à gros points et quelques agrafes sur la peau. Vite, redresser la brebis défaillante sur le sol. Et tout se régularise en longues minutes. L'incident n'est pas rare, mais cette alerte fut sérieuse. Dans la caisse, les cinq agneaux commencent à s'ébrouer sous la lampe chauffante. Tout va bien. Et la brebis suivante est montée sur la table pendant que je fais du rangement et du nettoyage...

 

Le lendemain matin, je rencontre Poujot sur la place du village : Il pense m'amener une autre brebis avant ce soir. Je m'enquiers de la santé de celle d'hier. Poujot me regarde goguenard :

- Ouh...Tout va bien, elle m'a fait le sixième dans l'camion ! J'ai jamais vu ça...

 

Merde, ni moi non plus. Un sixième agneau et que j'ai oublié dans le ventre de sa mère ! Sans doute une super ovulation due aux hormones de synchronisation...

Sagamore, le progrès vétérinaire est en marche !

 

Sûr, je n'ai pas fait cette connerie-là deux fois !

Mais j'en ai fait d'autres.

(A suivre)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
12 décembre 2010 7 12 /12 /décembre /2010 22:00

 

 

 ... et à tous les Sagittaire de mon carnet d'adresse, des ami(e)s, des amours, des enfants et des souvenirs. 

  Tous sont chercheurs de sens...  

 

 

Paysage neige 4La jeunesse est passée.
Elle s'éloigne de moi
Sans m'avoir remarqué
Ni ralenti ses pas.

 

Sinn

 

 

 

 

 

Seul celui qui a fait la route connaît la profondeur des trous.

En s'en allant, mes grands parents firent don d'un demi-siècle à mon enfance. C'était du temps où l'avenir serait forcément meilleur, et je suis assez vieux pour témoingner des bouleversements de nos vies au cours de cinq ou six décennies - au moins en Europe. Et globalement, je me suis bien amusé ! 

 

Pourtant, depuis quelques année en décembre, je m'interroge :

-Dis donc, Sagamore, qu'est-ce qu'un arrière-gosse fera de ton héritage de plouc ?

Je n'suis plus assez jeune pour savoir comment s'inscrire dans le nouvel ordre universel qui se développe sous nos yeux.

Car rien de plus simple que de se poser une question difficile. Tous les sagittaire savent ça...

 

 

Partager cet article
Repost0
11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 00:00

  Les jours qui s'allongent, la proximité de Noël , l'envie de froid sec... Chaque année, c'est pareil : Loin du barnum commercial, je tourne les pages de notes anciennes...

 

Paysage neige 3... Essuie-glaces à fond, je conduis doucement, hypnotisé par le rideau de gros flocons dans le faisceau des phares. Surtout ne pas quitter la petite route entre les perches verticales qui balisent la chaussée enfouie sous la neige. Plus de minuit. La Simca 1500 est lourde. Plantée dans une congère, je ne m'en sortirai jamais tout seul...

 

Une demi-heure plus tard, je suis dans mon lit encore humide d'une douche rapide. Epuisé ! C'est la pleine saison des agnelages et demain, sur la grand'place, ça sera la foire de Noël, une autre grosse journée...

 

Chaque année pour les Fêtes, je suis en remplacement à Réquista, 2500 habitants dans l'Aveyron. Réquista, c'est aussi le premier canton moutonnier d'Europe dont le lait de brebis alimente les fromageries de Roquefort. Pour un moment, je suis le seul vétérinaire du coin* et pendant trois semaines, je pense mouton, je parle mouton, je respire, je mange, je pue, je soigne et je rêve mouton... Cette nuit-là, pas le temps de rêver : La grosse sonnerie de l'entrée retentit teigneusement sous les combles, là où je dors si peu de temps. Renfiler des fringues à peine sèches.

 

Merde ! A la porte, c'est Roumégoux...

- Bonjour docteu', j'viens quéri' trois bidons d'phénothiazine...

Quoi ? Mais il est 4 h du matin. Déjà la grande place s'allume de feux de planches, le village résonne de camions et le bistrot est déjà illuminé. N'empêche que 4 h du matin, c'est pas l'heure du vermifuge ! Le gars n'est pas ivre, un vermifuge n'est pas une urgence convaincante. Si je comptais ma colère et le service de nuit, ses bidons, il risque de les payer assez chers pour courir les planquer au coffre du Crédit Agricole !

Moi, je suis le remplaçant et bien payé pour ça. Réflexion faite, je vais "quérir" les bidons sans piper tandis que le péquenot, méfiant, se détourne pour dissimuler la grosse liasse d'où il a sorti des billets – comme dans Maupassant ! Je rédige soigneusement une facture : date, nom, prénom, adresse... Le Dr Dadoun, mon patron, m'a prévenu : La grande gueule de Roumégoux est connu dans tout le canton où il est gratifié d'emmerdeur municipal.

Je retourne dormir une heure.

 

Tout ce qui fascine agace. Tout ce qui agace fascine.

Quelques nuits après, la neige a cessé et ça gèle. Les pneus à chaîne sur le verglas, c'est aussi efficace qu'une clé de 12 sur un boulon de 8. Autant partir faire un vêlage en charentaises. Et le raffût en plus...

Une fois le veau dans la paille, sa mère devient dangereuse. Le père Couderc et moi, on se retrouve au chaud et il me recharge volontiers le petit verre de prune qui arrose le café :

- Dis-moi, Couderc, l'père Roumégoux, il habite pas dans l'coin près d'ici ?

 

Vers 1 h du matin, j'arrête la voiture dans la cour des Roumégoux sans lâcher le klaxon. La grosse bâtisse est éteinte, mais les chiens gueulent au bout de leur chaîne.

- Oh là-haut, y'a quelqu'un ? J'ch'ui l'remplaçant du docteur Dadoun !

Une fenêtre s'allume et les volets s'entrouvrent à l'étage. Bientôt apparaît la grosse silhouette de l'emmerdeur échevelé. Je hurle :

- Roumégoux, t'aurais pas trois douzaines d'œufs ?...C'est très urgent...

Le type est vraiment en colère et...

... et il n'y a pas de happy-end à ce souvenir de Noël : Ce plouc n'a vraiment pas compris le message. Mais selon mon patron, l'anecdote fera le tour de Réquista...

 

 

Paysage neige 1*A cette époque, en 1965 à 1969, il n'y avait qu'un seul véto à Réquista. J'ai longtemps hésité sur une proposition d'association lucrative dans le mouton. Mais j'ai opté pour la fuite à l'autre bout du monde.

 

Aujourd'hui dans le canton de  Réquista, il y a 6 cliniques de 2 vétos chacune...

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Sagamore, le dernier des ploucs !
  • : La vie, c'est surtout les souvenirs qu'on en a. Vivre, c'est ce qui nous arrive quand on est absent, quand on est trop occupé à d'autres choses ! Donc prendre des notes, conserver des traces, trier les déchets pour pouvoir un jour m'étonner : "Mais bordel, comment suis-je donc arrivé là ?..." (Note 1991)
  • Contact

Au hasard des pages...

"L'Histoire est la science du malheur des hommes... Pas de malheurs, rien à raconter" (R. Quenaud)

"Les véritables victimes de Tchernobyl ? Elles ne sont pas encore nés."

(Un nuke3.0 allemand) :

 

« Le capitalisme est la croyance stupéfiante

selon laquelle les pires des hommes vont faire les pires choses

pour le plus grand bien de tout le monde »…

J.M.KEYNES

 

"- C'est quoi, une bonne mère ?

- Une femme que son mari va quitter" (F. Dolto)

 

"Rien n'est plus puissant qu'une idée dont l'heure est venue" ( Victor Hujo)

 

"Quelle est l'utilité d'une maison installée dans un merdier* invivable ? "

(D'après DH Thoreau qui écrivait "planète"...)

 

"Il nous faut créer une démocratie conforme aux marchés."

(A. Merkel -2011)

 

 

« Si le climat était une banque,

les pays occidentaux l'auraient déjà sauvé »

Discours d'Hugo Chávez

 

 Le Mal au nom du bien,

une des plus vieilles histoires du monde...

(Ds un bouquin...)

 

"Se réclamer d'une religion dispense-t-il de toute morale ?"

(Amin Maalouf, sur Fr. Inter)

 

"Dans une crèche,
les bébés considérés comme leaders
sont les plus gentils"
(H. Montagner)

 

 

"Quand l'eau est pure,

je lave ma tête.

Quand l'eau est trouble,

je lave mes pieds"

 (Wang Shu) 

 

"Quelle est donc cette nostalgie

qui réarme partout les monstres oubliés ?

Et ce siècle tout neuf, comment le peupler

autrement que de tous nos regrets ?"

Doris Evans

 

"Sonne les cloches qui peuvent encore sonner.

Oublies ton offrande parfaite.

Il y a une fissure en toute chose.

C'est par là que pénètre la lumière."

(Dans la dernière chanson de Léonard Cohen,)

 

 

"Le roi est nu !"

cria l'enfant.

(Hans Cristian Andersen)

  

"Que faire de sa soif, dans un pays sans eau ?

De la fierté, si toutefois le peuple en est capable"

(Henri Michaux- Poteaux d'angle) 

 

"Tu ne te conformera point

à ce monde qui t'entoure."

(Commandement mnémmonite) 

 

 

"je ne sais pas quelles armes seront utilisées

pour la troisième guerre mondiale, si elle a lieu.

Mais la quatrième se réglera à coups de massue."

(A. Einstein)

 

 

"Tout

dépend

de tout le reste." 

(Bouddha) 

 

"A la vie, on emprunte même les os"

(Pablo Neruda)

 

"Ca n'est pas radical d'essayer de sauver les derniers 5% de nos forêts.

Ce qui est radical, c'est d'en avoir coupé 95%."

(D. Mc Gwan, à Durban)

 

Partout, dans le droit des peuples,

existe le mot "pays"

Nulle part le mot "planète"

(ds un mail)

 

Assise dans le fossé,

elle mâche un brin d'herbe 

et regarde passer mes wagons de projets.

Sa manière de vivre...

le nom le plus secret de l'amour ! 

(Marie-1996)

 

"Entre être libre, ou rester calme,

il faut choisir"

(Thucydide - Ve S av JC) 

 

T'es loin d'êt' con,

mais y'a des fois où tu t'en rapproche...

(...Un ami !)

 

"Chaque mois, l'allumette se rapproche de la mèche..."

(J.Stiglitz. le triomphe de la cupidité - 2010)

 

C'était du temps où les mots

étaient du côté des choses...

 (M. Genevoix- En parlant de la guerre 14-18)


Mon métier, c'était vétérinaire,

Du moins je préfère le croire.

J’ai perdu  les enthousiasmes et les protections de mon métier,

Accessible à tout, je suis enfin libre.

  (Note - Mars 2001, à la retraite)

 

Tous les jours...

 

 

 

 

 

 

"Nous nommons notre régime Démocratie

car l’état s’y gouverne en fonction non pas d’un petit nombre,

mais de la majorité »

(Thucydide, II, 37)

 

"Ce qu'il y a d'encombrant dans la Morale,

c'est que c'est toujours la Morale des autres"

(Léo Ferré) 

 

"J'aime aller au marché

pour contempler toutes ces choses

dont je peux me passer."

(Socrate par Kornfield)

 

Certains préfèrent

le parfum de la rose à l'odeur du chou,

Ils pensent que sa soupe est meilleure...

(?)

 

 "Le bonheur ?...

Il vient souvent sonner à ta porte.

Seulement  voilà, toi t'es parti en visite,

dans tes projets, tes rêves,

tes peurs, tes illusions..."

(Marie -1998)