Sagamore, le dernier des ploucs !

 A la une des journaux z'or, on lit : Une trentaine de sangliers morts sur les plages bretonnes... Désordre républicain pendant les vacances ! 

A l'analyse des cadavres, la réponse "officielle" est toute relative : Les sangliers sont-ils victimes des algues vertes ? Euh...possible, mais ce n'est pas sûr... Car il s'agissait de ne pas déplaire aux éleveurs industriels bretons, électeurs 2012 ! Bof, n'importe quel océanien aurait immédiatement percuté :

Janvier 1988 - Pourquoi, depuis 2 ans, les porcs domestiques qui errent en liberté  sur les plages de Wallis se mettent-ils  à crever ?... Je débarquais à Mata-Utu en mission. Sur place, on appelait ça "la maladie du Kiii", par analogie aux cris agoniques de l'animal avant de mourir en quelques jours (Parfois plus brutalement) Les causes généralement admises ?  Le diable, les sorts, les boucans, la malveillance, une punition de Dieu...
 

L'autopsie de plusieurs bêtes indiquait  des hémorragies et un œdème pulmonaire fatal. Je notais que la mortalité  sévissait en été. Aucun décès pendant la saison froide. Et je suis reparti sans rien de plus. Dans mon rapport, j'évoquais une sorte de "gratte" (cigüatera)  une toxine issue de cadavres de poissons de lagon qui figuraient aussi dans le menu traditionnel des porcs, en plus de noix de coco, d'eaux de vaisselle, de pain moisi, etc... Mon topo provoqua la venue de toxicologues qui trouvèrent la présence formelle de H2S dans les viscères.

Un an plus tard, le diagnostic était certifié à Paris. Le traitement ? Pas de porcs sur les plages pendant l'été (Héhé !)  Alors la maladie du Kiii a régressé toute seule. (Ainsi que sur d'autres îles et en Papouasie où cette maladie faisait des ravages depuis un ou deux ans*)

Aucune sorcellerie là-dedans !

(Mars - 1988) 

En Bretagne, c'est la guerre entre éleveurs du lobby FNSEA, et  les associations "vertes" de Bretagne. Les lisiers de porcs chargés de nitrates s'écoulent par les rivières jusqu'à la mer. Là, les algues prolifèrent par tonnes. Et le changement climatique n'arrange pas les choses. L'élevage industriel est en cause, mais la FNSEA fait chanter le gouvernement qui ne fout rien depuis des années (malgré le décès d'un ouvrier en 2010)

En bref, à Wallis, les cochons crevaient de sorcellerie. En France, les sangliers crèvent de balivernes environnementalistes... A chaque culture, ses superstitions !

*La maladie du Kiii est apparu dans le Pacifique quelques années après l'importation de porcs blancs "sélectionnées". Et de la nourriture industrielle qui va avec. Faut dire qu'un porc Large White nourri aux poissons crevés et au coco n'est d'aucun intérêt... comme un politique honnête qui serait élu à Tahiti ou en Nouv... ailleurs !

Bîn finalement, pour moi, Vania, ça s'est bien passé !

Comme j'habite à 30 m de pins colonnaires qui en mesure 40 ou 45, j'ai opté pour le statut de réfugié climatique en ville, le temps qu'ça passe... J'avais pensé au Surf Hôtel, mais au moment de partir, y'a un calcul (rénal) qui m'a fait obliquer vers la clinique Magnin !

Faut dire que j'ai encore le souvenir pénible d'Erika :

Mon anémomètre à main était bloqué au max. (à 180 km/h). L'électricité et le téléphone étaient coupés. Evidemment, c'est à ce moment que s'est déclenché une crise de colique néphrétique et impossible de sortir de chez moi à cause d'un arbre en travers de la piste...

Pas de problème, je suis toujours équipé en médicaments injectables.

Si il y a un voeux 2011 que je ne souhaite à personne (et que je garde jalousement pour moi), c'est le bonheur d'une colique néphrétique quand elle s'arrête...

Seulement voilà, ce jour-là, entre la trouille et la douleur, impossible de réussir une IV correcte : des cloques, des hématomes, du sang partout... Bref, quand je suis parvenu à m'envoyer une demi ampoule de Dolosal, ce fut... le bonheur majuscule ! Et je me suis endormi soulagé au milieu d'un bordel indescriptible – comme après une nuit câline !

Quand plus tard, des voisins bienveillants sont entrés dans la maison, y'avait des taches de sang plein les draps,  un garrot, des aiguilles et des seringues qui traînaient par terre et...

A ce jour, ma réputation... Hum ! Je ne sais toujours pas si mes explications vaseuses ont vraiment convaincu le voisinage !

Donc pour le prochain (Zélia) qui arrive en force selon la météo, je reprends dès ce soir mon statut de "réfugié climatique". Héhé...

Quelle vie intense !