... A la fin du troisième jour, à l'instant même où, au crépuscule nous nous frayons un passage dans un troupeau d'hippopotames, ces quelques mots, aussi imprévus qu'impromptus, illuminèrent mon esprit : "Respect de la vie."
Albert Schweitzer – Au hasard de sa correspondance ... (1976)
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La condition qui est faite aux animaux est pour nous une grave dérive. On se demande si de vieilles considérations métaphysiques attribuant à l’homme une primauté et souveraineté absolues sur tout ce qui vit, renforcées par les propos scientifiques de Monsieur Descartes affirmant que l’animal n’est qu’une mécanique biologique, ne seraient pas à l’origine de la considération aussi préjudiciable que nous avons de la gent animale.
Comment en est-on arriver à oublier à ce point que les animaux ont été pour l’espèce humaine à la fois ressources de survie alimentaire mais aussi des auxiliaires sans lesquels notre évolution eut été bien handicapée. Que serait devenu le bédouin sans les dromadaires, l’esquimau sans les chiens pour ne citer que ces deux conditions extrêmes.
Bien des cultures humaines ont été inspirées par les animaux. Cette aventure commune pour le meilleur et pour le pire constituait une sorte d’alliance qui a été vivement rompue par le monde
industriel grisé par ses « chevaux vapeur ».
L’animal a comme déserté la société du temps-argent. Cela a quelque chose de poignant. En plus d’une simple source de protéines, l’animal n’est plus qu’objet d’expérimentation, de curiosité ou de divertissement. En contrepartie, il a acquis le statut de consommateur contribuant à l’élévation du PIB et du PNB des nations prospères grâce à une adulation souvent excessive et dispendieuse dans notre désert affectif. Désert dans lequel les tentatives de reconstituer du lien social avec des outils de communication de plus en plus perfectionnés prennent les allures d’une mutualisation des solitudes.
Elizabeth de Fontenay - La philosophie à l'épreuve de l'animalité.
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Pondeuses ou ouvriers chinois ?... C'est pas rien !
« Transformer ces oiseaux sans défense en machines à produire des œufs, sans la moindre considération pour leur bien-être est une dégradation de notre propre humanité. Le passage aux œufs de poules élevées hors cage permettrait de diminuer la souffrance de ces animaux. [...]
Dans ces cages, les oiseaux ne peuvent pas se livrer à leurs comportements naturels, comme étendre leurs ailes, pondre dans un nid, se percher, gratter le sol, et même se tenir sur une surface solide.
Chaque poule a moins d'espace pour vivre que la feuille de papier sur laquelle j‘ai écrit cette lettre »
Le Dalaï Lama