"L'écologie, ça commence à bien faire !" (Sarkosi)
On peut s'interroger : Humour cosmique du président, ou but contre son propre camp ? Une nouvelle logique de l'économie totale s'impose et s'organise : le capitalisme vert qui nécessite un autre formatage. Simultanément le durable, le soutenable, des vertus "environnementales" s'érigent dans les médias comme une nouvelle morale alternative, comme une nouvelle religion, une nouvelle consommation.
Le président ne se tirait-il pas une balle dans le pied ?
Produire 1 kg de crevettes d'élevage utilise 14 m2 de mangrove.
Au bout de 8-10 ans, cet endroit est foutu : Mousse sur vase, pollution microbienne*... (Pas comme les huîtres) Après moult traitements antibiotiques, on doit donc déménager les installations ailleurs, ou faire faillite (d'où les emprunts bancaires à courts termes et plusieurs faillites locales),
Mais il faut 40 ans pour que la mangrove repousse... quand elle repousse ! (Voir les dégâts tsunami en Indonésie en 2004)
L'élevage des crevettes n'est pas une "catastrophe environnementale". La catastophe, c'est la course à la rentabilité, la gestion imposée des gens et des choses... et un rapport au monde désastreux !
*Les farines de poissons utilisées récupèrent les sous-produits de la pêche industrielle, mais inclues également des espèces marines non consommables qui n'étaient pas exploitées autrefois. En outre, et en zone tropicale, un container de farines de poisson "pour crevettes" est potentiellement une véritable bombe bactériologique...
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Pourquoi si peu d'environnement & d'écologie dans la campagne électorale ?? La dette,la dette, la dette publique, bla bla... ?? Un déficit en eau potable n'est-il pas autrement plus dangereux qu'un déficit économique... (mais ne concerne pas les mêmes mentalités !)
Il n'y a pas de "catastrophe environnementale ", il y a cette catastrophe qu'est devenu l'environnement en un siècle. Mais individuellement, ce bouleversement ne nous touche pas. Du moins pas avant qu'il ne nous atteigne par une de ces conséquences prévisibles. Il nous concerne peut-être, mais il ne nous touche pas.
Elle est bien là, la catastrophe !
L'environnement, c'est ce qui reste aux gens qui ont tout perdu..." (Dans un mail)
Et ça n'intéresse pas encore assez d'électeurs...
Ceux qui habitent une rue, un quartier, un pavillon, des préjugés ou une guerre n'ont pas d'environnement.
Ils évoluent dans un monde peuplé de présences, de dangers, d'amis et d'ennemis, de point de vues ou de points de mort, de toutes sorte d'êtres. Leur monde a sa consistance qui varie avec l'intensité des liens qui nous attachent à tous ces êtres, à tous ces lieux [...] Il n'y a que vous, enfants de la dépossession, exilés de la dernière heure - qui viennent au monde dans des cubes de béton, cueillent des fruits dans des supermarchés et guettent l'écho du monde à la télé - pour avoir un environnement. Il n'y a que vous pour assister à votre propre anéantissement comme s'il s'agissait d'un simple changement d'atmosphère, pour s'indigner des dernières avancées du désastre et en dresser l'encyclopédie.
Aucun milieu matériel n'a jamais mérité le nom d'environnement. Les voix numérisées des annonces vocales, les lumières bleutées des réverbères, les piétons grimés en mannequins ratés de catalogues, la rotation silencieuse des caméras de surveillance, le tintement des caisses de supermarché, les lecteurs de code-barres, la débauche d'écrans plasma, de voies rapides et de latex... Jamais décor ne s'isola si bien des âmes qui le traverse. Jamais milieu ne fut plus automatique. Jamais contexte ne fut plus indifférent et ne nécessita pour y survivre, une si égale indifférence. [...] L'environnement, ce n'est finalement que cela : l'emprise du monde du formatage* sur tout ce qui lui échappe.
(* Précisons que le formatage est la transcendance ultime de la dialectique libérale. Et pas seulement dans la consommation... Ne pas confondre avec le conditionnement qui fait intervenir une part de Conscience personnelle (sportif, religieux, culturel...)
Pour les gosses (Indignés, Occupy, printemps érables & Co) la situation est la suivante :
On a employé vos pères à détruire ce monde. On voudrait maintenant vous faire travailler à sa reconstruction, et que celle-ci, pour comble, soit rentable ! [...] Chaque nouvelle preuve du réchauffement climatique dévoile le sourire d'acier du nouveau capitalisme vert – que l'on attendait depuis les années 70 . Et bien le voilà : L'écologie politique, c'est lui, les solutions alternatives, c'est lui, le salut de la planète, c'est encore lui. A chaque poussée de catastrophes correspond des "solutions industrielles" : les voitures au bioéthanol ? le rêve des céréaliers de Beauce... Et la pub sur papier glacé pour voitures électrique côtoie celle des foulards Hermès !
L'environnement est un problème global, certes, mais seuls les groupes organisés globalement prétendent détenir la solution. (Et les nouvelles solutions proposées par le libéralisme ressemblent aux anciens problèmes...)
J'vous laisse réfléchir là-d'ssus... Héhé !
(Synthèse rédigée à partir d'échanges de mails avec... des plus jeunes, plus visionnaires que moi !)
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J'adore cette histoire (qui m'est revenue en suivant une joute électorale...)
"Deux p'tits vieux se chamaillent sur un banc :
- Moi, j'ai bien connu Clémanceau !
- Bîn moi j'ai serré la main à Napoléon
- Argh... et t'aurais pas rencontré Vercingétorix, par hasard ?
- Oh ça non, c'est sûr... mais j'ai bien connu son père !
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